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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

était absent, et Timoléon redoublait tous les jours la vivacité de ses poursuites ; il était appuyé dans ses démarches par le vieux Arnaud, à qui sa fille avait caché sa première passion. Elle se défendit quelque temps ; mais sa propre légèreté combattait contre elle. On ignorait le sort de Didier, et le malheureux fut sacrifié. Timoléon, ivre d’amour, pressait déjà son mariage, lorsque la mort d’Arnaud le retarda d’une année. Sancie pleurait son père ; mais, grâce à son caractère, l’affection qu’elle témoigna ne tarda pas à s’éteindre. Le vicomte, toujours tendre, attendait avec impatience la fin du deuil. Il y avait six mois que le baron n’était plus, lorsqu’un jour Sancie, qui s’était retirée dans le couvent d’Escasses[1], fut deman-

  1. Couvent qui existait, avant la révolution, dans un petit village situé à un mille de la ville de Saint-Félix.