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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

nuages ; un bruit sourd, de lugubres gémissements portent la terreur dans le sein du plus brave : on tremble pour le vicomte ; mais lui, calme, intrépide, pousse son coursier, et part. L’inconnu s’ébranle de son côté ; les deux rivaux se rencontrent au milieu de la carrière ; leurs lances volent en éclats : le tonnerre gronde ; de fréquents et livides éclairs illuminent cette scène d’horreur. Le chevalier noir tire son épée ; Timoléon, avec la sienne, pare les coups qui lui sont portés : toujours muet, toujours furieux, l’inconnu combat avec rage ; ses forces redoublent ; le vicomte, blessé en plusieurs endroits, sent les siennes défaillir. Le peuple et ses amis veulent le secourir ; ils ne peuvent, un charme secret les empêche de se mouvoir. Timoléon veut faire un nouvel effort, il lui devint funeste ; son bras épuisé ne porte qu’un coup inutile ; et son adver-