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Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/161

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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

blèrent, craignant pour elle la vengeance du spectre vindicatif ; sa tête s’égara. Elle appelait Timoléon, et le suppliait de venir prendre sa défense ; ses amis, ses parents l’entouraient ; le clergé faisait des prières pour elle : tout fut inutiles, décrets célestes devaient s’exécuter.

Au moment où la nuit descendit sur l’horizon, les vents se choquèrent dans les airs ; on entendit des voix plaintives qui demandaient vengeance. Le tonnerre ne cessa de gronder, et toute la nature éprouvait une commotion extraordinaire. Sancie, égarée, attendait la mort à chaque instant, lorsque tout à coup un bruit épouvantable, un cliquetis d’armes, se font entendre dans tout le château. La frayeur s’empare des convives : soudain la porte de la salle se brise avec fracas… ; le spectre de Didier, monté sur son cheval noir, apparaît, s’avance de Sancie, et, poussant des hurlements affreux, la prend