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Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/164

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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

portait le nom, bien qu’elle en fût distincte depuis un temps immémorial. Cette famille était d’ailleurs célèbre par une destinée funeste attachée à chacun de ses membres, dont aucun, quel que fût le sexe ou l’âge, ne terminait sa vie d’une mort naturelle. Les uns, voués aux éléments matériels, périssaient par le fer, le feu, les eaux, par des commotions de la nature, par la chute d’édifices ou de corps durs ; les autres, condamnés à se détruire eux-mêmes, ou à périr de la main des hommes, se suicidaient, ou mouraient par le poignard ou le poison. Du reste, aucune époque n’était réglée pour le terme de leur existence. C’était une loi terrible, inexorable, mais qui frappait avec la même irrégularité que le trépas ordinaire.

Cela ne laissait pas que de faire impression sur les personnes de cette famille. On cherchait à s’expliquer la cause d’un pareil