Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/207

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bergère à la mise simple et modeste, vêtue sans aucune magnificence ; une quenouille était à son côté, et elle portait à la main une cruche remplie de lait. « Étranger, dit-elle d’une voix douce, certainement que vous vous êtes égaré, puisque vous demeurez à cette heure parmi ces marais dont il est si difficile de se retirer, même avec la clarté du jour ; ne voudriez-vous pas accepter l’hospitalité que je vous offre dans la cabane de mon vieux père ? Nous sommes pauvres ; mais nous vous recevrons de notre mieux. » Le pèlerin, oubliant de faire le signe de la croix et de se recommander à Dieu avant de se confier à sa jeune pastourelle, se laissa séduire à sa beauté peu commune ; et, la regardant mignardement, lui dit : « Belle fille, mène-moi où tu voudras.

— Oui-dà, repartit-elle, où je voudrai ! et j’espère que je vous y retiendrai bien long-