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souvenirs d’un fantôme

son seigneur suzerain, la porte des honneurs lui était ouverte, et il n’était pas satisfait ; il passait plus haut ses prétentions. L’esprit malin, toujours aux aguets pour dévorer les ames, remarqua les dispositions, de celle de Geoffroy, et il se promit de ne pas être longtemps sans qu’elle lui appartînt. Hélas ! son espérance ne fut pas déçue, et le coupable jeune homme vola de lui-même à sa perte. Depuis longtemps il entendait parler d’apparitions de fantômes ; il savait qu’il était des hommes habiles qui soumettaient à leur pouvoir les puissances de l’air et de la terre ; mais nul ne se présentait devant lui ; ses recherches étaient vaines, et il se perdait en désirs insensés. Il vit, à la cour du prince de Foix, la jeune et belle Caliste de Bellegarde, fleur naissante, parée des grâces du bel âge et des vertus précieuses d’un cœur innocent. Caliste plut à Geoffroy ; à son