Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome I, 1838.djvu/250

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verain. » En disant ces mots, Edgard souffle sa rage dans le cœur de Geoffroy. Le crime n’épouvante plus celui-ci ; il brûle de le commettre : une vapeur l’enveloppe, il monte dans la chambre de Rambaud, le frappe au milieu de son sommeil, et se retire pour aller, auprès de Caliste, oublier le crime qu’il vient de commettre. Depuis ce moment fatal, nul forfait ne lui coûta plus : son âme endurcie les désirait. Dans les contrées voisines, s’il manquait un jeune enfant, c’est que Geoffroy l’avait immolé dans ses impies cérémonies. Bientôt, malgré le voile dont il couvrait ses opérations, le secret perça partout ; la haine et la terreur qu’il inspirait se répandirent contre lui. Vainement son épouse en larmes le conjura d’abjurer ses erreurs et de recourir au Dieu bon qu’il avait abandonné ; Geoffroy, loin de se rendre, résolut, fatigué par les prières de Caliste, de la rendre elle-