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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

sombres, farouches et hautains à la fois, commandaient la crainte et le respect ; il paraissait marcher avec difficulté et s’appuyait sur une canne de bois d’ébène richement garnie en or et en rubis : le prix de cet objet parut inestimable aux connaisseurs ; son chapeau de feutre fauve à larges bords garni d’un point d’Espagne était environné d’un triple cordon de rubis ; tout en lui dénotait une haute position sociale et un grand usage du monde ; néanmoins il salua à peine l’assemblée, fendit arrogamment la foule, et, parvenu devant le maître de la maison, se contenta de lui, dire : « Me voici ! » puis il demeura en face de lui debout et immobile.

« Pourquoi venir ? repartit M. de Foix avec une expression non moins impérieuse, ces jours ne vous appartiennent pas.

— Vous êtes dans l’erreur, monsieur le