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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

se servait pour coüper les grosses branches de saule employées à allumer le feu. Il s’en saisit précipitamment, et à propos ; car un des ais du contrevent déjà écarté laissait passage à une main large et nerveuse.

M. Revel, écoutant son indignation, frappa d’un tel coup cette main ennemie, qu’il la détacha de son poignet et la fit tomber à l’intérieur. Un cri aigu, douloureux, prolongé s’éleva de la grande route ; des imprécations y répondirent. M. Revel cria aussi de son côté : Au voleur ! à l’assassin ! et, courant vers une pièce voisine, où des armes à feu étaient déposées, il prit un fusil à deux coups, et, par l’ouverture qui avait été faite, fit partir successivement les deux détentes.

Il n’en fallait pas tant pour jeter l’épouvante parmi les Alzonais. Le domestique de M. Revel, sa nièce et sa servante se ré-