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souvenirs d’un fantôme

mettait en œuvre, de manière à gouverner la maison ; elle en rapportait toujours de bonnes choses, des provisions de bouche ou de ménage, des écus d’or et plus souvent des sols tholosains d’argent. Ces avantages la rendaient fière ; aussi les commères du lieu la détestaient et lui faisaient de belles révérences ni plus ni moins que les pieux mêmes les faisaient au damp abbé.

Dès que je pus me tenir sur mes pieds, on m’introduisit dans le monastère, d’abord comme enfant auquel on s’intéresse et puis on me vêtit d’une robe toute rouge. Oh ! que je la trouvai magnifique, et que pour l’endosser je respectai peu mes longs cheveux noirs qu’on rasa et qui furent remplacés par une calotte rouge comme la robe !

C’était là mon vêtement de tous les jours, et aux heures canoniales on jetait, par dessus ma soutane boutonnée jusqu’au menton,