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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

là, des rocs escarpés s’élèvent jusqu’aux nues ; plus loin s’étendent des bocages embaumés d’orangers, de myrtes et de grenadiers, de palais de féerie. Dans une campagne sillonnée de ruisseaux et de cascades s’étendent les murailles de la ville flanquées de tours dont chaque pierre est taillée en pointe de diamant, et, de la cime des remparts, l’œil ébloui plonge sur la vaste mer et peut distinguer au lointain les côtes bleuâtres de la Corse.

Si l’extérieur de Gênes présente ces aspects variés, le spectacle de tout l’intérieur n’est pas moins curieux ni extraordinaire. Bâtie sur un terrain excessivement rétréci entre la montagne et la mer, il a fallu gagner sur la largeur des rues ce qui était nécessaire à l’habitation des citoyens. Les stradi (les rues) sont, pour la plupart, si étroites, qu’un homme chargé de bois les remplit