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souvenirs d’un fantôme

à Gênes. « Mais, du moins, dit le marquis Cesareo, ne refuserez-vous pas de venir présenter vos hommages à la signora Elphège, ma fille. » L’étranger se récria sur le bonheur qu’on lui procurait, et, suivant le marquis, arriva vers une partie de la salle, où trois personnes, assises sur une ottomane, semblaient se disputer le sceptre de la beauté. La première, Elphège Imperiali, avait une de ces figures douces et prévenantes qui attirent d’abord et retiennent ensuite ; blonde, blanche et pure, ses yeux resplendissaient de l’azur du ciel. À sa droite, la signora Victoire Grimaldi relevait avec fierté une tête superbe, rehaussait une taille qu’on oserait comparer à Diane, déesse des forêts ; ses cheveux et ses yeux étaient noirs, et son caractère impérieux se peignait sûr sa physionomie mobile. La troisième, Marie de Fiesque, exprimait sur ses traits enfantins