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souvenirs d’un fantôme

je la touche une autre fois j’éprouverai le même mal.

— Je me garderais bien, dit le prince, si la chose était possible, de vous exposer à une commotion douloureuse, moi qui ne veux que votre bonheur.

— Vous le voulez…, et pourtant, encore hier, vous avez refusé un don qui m’alliait à vous irrévocablement.

— Ah ! signora, dit le prince avec impatience, pourquoi revenir sur un sujet qui vous est désagréable ?

— Il est vrai que je vous voudrais plus de piété, et non ce libertinage d’esprit qui annonce un homme enfoncé dans les impiétés modernes.

— En revanche, signora, vous êtes toute livrée aux superstitions de ceux qui, pour leur avantage personnel, étendent sur la terre l’empire de la superstition.