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souvenirs d’un fantôme.

qué les instructions pieuses qui préparent les hommes aux délices du ciel. Il priait, jeûnait, visitait les malades et les prisonniers, faisait des aumônes abondantes et tellement que lui-même se réduisait à la mendicité pour secourir les autres. Chaque matin, il entendait la messe dans sa paroisse de Saint-Saturnin ; chaque soir, il assistait à l’office, dans une des maisons religieuses dont Toulouse la sainte abonde ; il avançait dans sa carrière, et s’il était petit devant les hommes ; il était bien grand vis à vis de Dieu.

Un soir que, prosterné dans la basilique de Saint-Saturnin, il y priait avec une ferveur inaccoutumée, il tomba dans un engourdissement dont il ne put s’apercevoir.

Quand il revint à lui, des ténèbres profondes couvraient l’église éclairée néanmoins imparfaitement, çà et là, par les lampes qui