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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

qu’à l’enchère cette magnifique personne. Le très riche M. de C*** obtint la préférence sur ses rivaux, et il se crut heureux ; le mariage fut prospère, plusieurs enfants en naquirent dont la postérité subsiste aujourd’hui. Tout réussissait à cette famille : un cas embarrassant se présentait-il, madame de C*** avait recours à son sifflet : elle appelait le diable, qui venait exactement et qui lui donnait la solution de tout ce qu’elle demandait. Elle, en revanche, la nuit de chaque premier samedi du mois, ne manquait pas de faire une visite à son bien-aimé, comme elle l’appelait, et cette visite avait lieu au sabbat. Trente ans peut-être s’écoulèrent de cette façon-là : madame de C*** s’endurcissait dans son crime, lorsqu’une nuit, comme elle revenait du sabbat qui se tenait, cette fois-là, sur la montagne d’Alaric, proche de Carcassonne, à l’instant où, à cheval sur son manche