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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

— Oh ! mon ami, » dis-je, « ne nous le taisez pas !

— Mais je doublerai votre peur !

— N’importe ! dites, dites toujours ! Cela fait tant de plaisir de se sentir frissonner. »

Ces messieurs se mirent à rire, et pourtant tombèrent d’accord que j’avais raison. Le comte de Lamothe-Houdancourt allait commencer lorsqu’on annonça M. de Fontenelle qui entra subito. La présence de celui-ci arrêta celui-là ; je souffrais de sa réserve, je lui faisais des signes, lui adressais des regards impérieux, il éludait ; et moi, ne pouvant rendormir ma curiosité éveillée :

« Monsieur de Fontenelle, » dis-je, « M. le comte de Lamothe-Houdancourt allait nous faire part d’un récit merveilleux, et il craint maintenant votre haute sagesse.

— Monsieur le comte est injuste ! « répondit le vrai sage, « s’il me prive d’un divertissement