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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

pête troublerait le calme de la nature et empêcherait les cris de l’offensée de parvenir à l’oreille de ses concitoyens.

On attendit quelques jours avant de trouver le moment favorable ; enfin un vent du Libeccio impétueux souffla, les vagues du golfe, violemment agitées, venaient battre les murs de Lérici, et des coups de tonnerre répétés à l’infini par les échos des montagnes voisines s’unirent aux rugissements de l’orage, et nul bruit humain n’eut pu s’élever au dessus de ces grandes clameurs de la nature.

Les deux bandits ne manquèrent pas de profiter de cette nuit tumultueuse, si favorable à leurs projets ; ils informèrent Astolphe qu’ils allaient essayer de s’introduire par surprise dans la maison de Rosamaure, et l’engagèrent à aller les attendre au souter-