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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

que Rosamaure s’éloignât ; la tempête n’était pas achevée et le Libeccio soufflait avec violence.

Combien fut grande la joie que la mère de Rosamaure éprouva ! Elle avait cru perdre sans retour sa fille, et des voisins, en sortant le matin de très bonne heure, ayant vu la porte de cette signora ouverte, étaient entrés, et, à leur grande surprise, l’avaient trouvée attachée, ainsi que sa servante, et poussant de pitoyables cris : ils s’empressèrent de les délivrer, puis, se répandant dans les rues, ils proclamèrent l’enlèvement de la vierge de Lérici ; et à la nouvelle de cet attentat, toute la jeunesse de cette ville prit les armes.

On allait parcourir la campagne voisine, bien certain qu’on n’avait pas emmené Rosamaure par mer, lorsque la venue de l’écuyer du baron de Ferdonna dissipa ces