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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

était dans l’épaisseur de la forêt, dont le château de Tarabel était entouré, à une distance à peu près égale de la demeure d’Alice et de l’abbaye où Renaud faisait sa résidence. Il en fut très joyeux ; et ; ayant témoigné son contentement par un regard que la jeune fille interpréta avec facilité, il s’élança sur son destrier rapide, le fit partir au grand galop, et disparut en peu de temps. Il ne rêva plus qu’à l’heure où il reverrait la pastourelle, car il se promettait bien de se trouver à l’oratoire ; et une fois encore oubliant les préceptes de la religion, il se prépara à ajouter un nouveau crime à ceux dont il s’était déjà souillé.

Alice, de son côté, dormit mal durant la nuit qui succéda à la journée où elle avait vu le prétendu chevalier ; elle se plaisait à repasser dans son ame les expressions dont il s’était servi, l’admiration qu’il avait fait