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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

elle connaissait le pouvoir de ses dangereux attraits. Olivier, qui la voyait chaque jour se développer davantage, se livrait à une tendresse fatale. Vainement les conseils d’un ami de son père, qui faisait auprès d’Olivier office d’un tuteur, cherchaient à lui faire prendre le change ; car Olivier, plein d’amitié pour le chevalier Robert, lui faisait lire dans le fond de son ame. Emporté par sa passion, il se refusait à voir ce qu’exigeait de lui la splendeur de sa naissance ; mais la possession de la pauvre Marcilie lui offrait un bonheur bien supérieur à celui qu’il pourrait goûter dans une union avec la plus noble et la plus puissante damoiselle de la contrée.

Ce qui fatiguait le plus le baron de Tarabel était le tableau que le chevalier Robert lui faisait de son adolescence. « Vous êtes trop jeune, » lui disait ce respectable ami,