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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

les avis de Robert. Cependant il cachait sa tendresse au fond de son cœur ; la prudence et son amitié pour Robert lui commandaient ce sacrifice, ou plutôt cette retenue. D’ailleurs Marcilie avait à peine quinze ans ; pouvait-elle elle-même devenir susceptible d’un si doux feu ? Le délicat damoisel avait peine à le croire, et il voulait tout attendre du temps et de son amour.

Raoul, de son côté, nourrissait, comme nous l’avons dit, une flamme pareille. Avec toutes les mauvaises qualités de son père, il avait pareillement sa profonde duplicité. Les charmes de Marcilie étaient l’objet de ses désirs les plus violents ; et par une dissimulation perpétuelle, il ne paraissait pas s’apercevoir qu’il existât auprès de lui une si aimable personne.

Le château de Tarabel, où tant de jeunes caractères étaient réunis, eût dû être sans