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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

par Marcilie une comparaison à son avantage entre lui et Olivier ; il chercha à plaisanter le chapelain et à élever des doutes sur la vérité de sa narration. « Damoisel, » lui dit le vieillard, « gardez-vous de ces semences d’orgueil et d’incrédulité, que l’ennemi des hommes cherche à faire naître en vous. D’où pouvez-vous prendre tant d’assurance ? Avez-vous jamais été appelé au conseil du Très-Haut, et pourriez-vous nous fixer les manières précises dont il se sert pour exécuter ses inévitables jugements ?

Loin de se rendre à cette douce réprimande, Raoul commença de nouveau. « Hélas ! moins que tout autre, vous devriez tenir un pareil langage, » répliqua le chapelain ; « n’est-çc point dans ce château que damp abbé, votre père, fut assassiné par un meurtrier dont le crime ne fut jamais découvert ? et n’est-ce point ici encore que