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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

qu’un tel propos vous déplaît : je ne le prolongerai pas ; une seule question me sera-t-elle permise ? — N’avez-vous pas le droit de tout dire ? » répliqua Marcilie, bien loin de penser à ce qu’on allait lui demander. — Je voudrais, » poursuivit Olivier d’une voix plus altérée, « connaître le chevalier auquel vous adressiez les paroles de la romance que je viens d’entendre ; si, par hasard, il s’en trouvait un qui pût prétendre au bonheur dont vous parliez. — Hélas ! sire, voilà une question à laquelle j’aurais peine à répondre ; simple bachelette que je suis, dois-je songer à noble chevalier, et doit-on voir dans ce que j’ai chanté autre chose qu’un badinage ? — Ô Marcilie ! qu’il serait doux d’y démêler une pensée secrète et véritable, et que j’envie le bonheur d’Arthur ou de Raoul, si l’un ou si l’autre a obtenu cette tendresse à laquelle j’attacherais la prospérité de ma vie. »