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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

et tous les motifs de terreur qu’il pouvait avoir vinrent se représenter à son imagination. Il était loin pourtant de leur céder, et, bien résolu à pousser jusqu’au bout cette criminelle entreprise, il s’aventura plus avant.

Pour abréger son chemin, il devait traverser la chambre verte, celle où son père avait perdu la vie, et, au moment où il en ouvrit la porte, il lui sembla entendre un soupir étouffé. Il s’arrêta… et élevant son flambeau, il jeta un regard interrogateur dans la salle, et en parcourut d’un coup d’œil toute l’étendue. Il n’y avait rien qui dût l’intimider, la pluie frappait contre les vitraux, et nul autre bruit ne se faisait entendre. Il avança, et alors une voix, partant presque dans son oreille, murmura doucement ces mots : N’y va pas ! n’y va pas !!! Il interrompit encore sa marche ; mais le