Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome II, 1838.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
261
SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

une imprécation, et, avec désespoir agitant la porte massive, il la ramena enfin à lui, et soudain la chambre retentit de l’effroyable rire que souvent on entendait éclater dans le château. Il fut suivi d’un éclair bleuâtre et d’un coup de tonnerre tel que jamais Raoul n’en avait ouï de pareil. Certes, dans cet instant, il oublia toutes ses résolutions, et faisant plusieurs pas en arrière, il parut renoncer à son projet, tant était grand l’effroi qui descendait dans son ame. Cependant la tranquillité s’étant rétablie dans le ciel, il s’excita, et, ayant surmonté sa crainte, il reprit le chemin de l’escalier ; l’ayant atteint, il franchit rapidement les degrés, et ne s’arrêtant à aucun endroit, il parvint jusqu’au souterrain : là, il se vit contraint à reprendre haleine et à respirer une minute, se jurant bien de ne point repasser par la même route, s’il était obligé de la parcourir seul.