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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

d’Hillerain, et à voix basse lui demanda : « Ne vois-tu rien ? ou mes yeux et mes sens seront-ils aujourd’hui la dupe d’une illusion continuelle ? — Ma foi, monseigneur, hors vous et nos trois hommes, il me semble que nous sommes bien seuls dans des passages où il faudrait être bien téméraire pour essayer de nous suivre ; et pensez-vous que quelqu’un en aurait la possibilité ou l’envie ?

Raoul ne dit rien, car il craignait de faire soupçonner son courage, et cependant il n’était pas moins certain pour lui qu’un être extraordinaire l’attendait à la cime de l’escalier. Cette vision tout d’un coup se retourna, et lui laissa voir la vive ressemblance de Marcilie, mais pâle, mais défigurée, et animée d’une infernale joie. Ah ! plus que jamais une affreuse épouvante s’empara de son cœur ; il fut incapable de poursuivre sa route, et, s’appuyant contre