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souvenirs d’un fantôme.

« Prince, restez ; j’aime assez à avoir un témoin de ses œuvres. »

L’empereur commençait à se méfier de lui. Fouché entra ; il parla d’abord de police générale, puis il dit :

« Un fait bien étrange se passe dans la rue Saint-Éloi, hôtel Pepin ; il est arrivé là un individu, il y a douze jours, nommé Rafin. Ses papiers, remis au propriétaire, ont paru suspects ; on a environné cet homme d’une surveillance spéciale. Le jour, il va dans diverses maisons : il est très bien mis ; sa figure est agréable, bien que sévère. Le soir, il sort de l’hôtel à onze heures précises, prend souvent un fiacre, d’autres fois va à pied, toujours vers le même lieu, le cimetière du Père-Lachaise, et, chaque fois qu’il y arrive, mes agents le perdent de vue ; mais, à quatre heures du matin, on l’aperçoit aux environs de ce cimetière ; il reprend alors le