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souvenirs d’un fantôme.

plaint de cauchemars affreux, que son sang est sucé nocturnement par un être hideux qui néanmoins ressemble à Rafin : ces confidences sont faites à la propre sœur du premier amant, qui s’en alarme. Et, lorsque le matin il a vu mourir de faiblesse la pauvre fille, son imagination s’est allumée ; il a couru provoquer Rafin ; et, sentant celui-ci prêt à lui arracher la vie, tant il lui serrait la gorge, il a pris son couteau sans intention de tuer, mais seulement pour se dégager.

» On me soumet l’affaire, elle me paraît si bizarre, que je fais relâcher le jeune homme, surtout lorsqu’un incident, plus surprenant encore, complique la situation. Le corps de Rafin avait été déposé dans une salle basse, on devait l’enlever le lendemain de grand matin ; ce moment venu, bonsoir la compagnie, le mort a disparu ; nouvelle rumeur, qui a fait le coup ? les carabins ; on fait des