Page:Lamothe-Langon - Souvenirs d'un fantôme - Chroniques d'un cimetière, Tome II, 1838.djvu/321

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dents, ils ne virent là dedans qu’un tour de passe-passe, qu’une rouerie de police devant l’autorité, une manière neuve de se débarrasser d’un individu dangereux ; ils ont cru au poison et pas au sortilège, et le silence qu’ils gardent provient moins de leur parole engagée que du résultat d’une scène dont ils voudraient ne pas avoir été les spectateurs. Quant à moi, qui ai approfondi la chose, je suis abasourdi au dernier point. Certainement, je ne peux admettre la réalité de ces êtres surhumains, voilà pourtant ce que j’ai vu. Je fis constater le décès, on entoura le corps mort d’une multitude de linges, on le mit dans une bière de fer, on lui coupa la tête, les mains, les pieds, tout cela fut enseveli ensemble. Je fis exhumer au bout d’un an, on trouva les diverses parties en putréfaction avancée, aucune n’y manquait ; et, pour cette fois, Rafin, de retour encore, ne