s’en revenait un soir de la ville de Limoux ; le soleil était couché depuis longtemps ; comme il approchait d’Alet, il fut accosté par un prêtre qui paraissait harassé et se traînait à peine appuyé sur un bâton noueux. Jacquelin lui demanda la bénédiction qu’il reçut dévotement à genoux, suivant l’usage du temps et du lieu.
« Jeune homme, » lui dit l’ecclésiastique, « tu parais ne point partager les opinions folâtres qui font presque de tous tes compatriotes d’infames Pattaresques et d’abominables Albigeois ; ils attireront sous peu les foudres du saint-siége et la justice des hauts barons de France.
— Je suis catholique et apostolique dans toute la force de mon ame, » répondit Jacquelin « et je veux mourir dans ma croyance dans ma fidélité au saint-père.
— Dieu t’en récompensera dans l’autre