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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

la chambre, descendit précipitamment l’escalier et s’éloigna.

Le prêtre, qui couchait tout habillé, s’était relevé, et comme il se disait expert physicien, il assura qu’il retirerait cette créature évanouie de l’état d’immobilité où elle se trouvait.

Mais, à sa terreur complète et à celle plus inexprimable encore de Jacquelin, tous les deux reconnurent que l’évanouissement prétendu était une mort réelle, et, en l’examinant avec plus de soin, Jacquelin vit en elle la femme d’un de ses amis qu’on avait enterrée la veille.

Le pauvre villageois, consterné et lui-même à demi-mort, expirant, compta ce qu’il savait sur ce point, et, se mettant à genoux, demanda au prêtre de le sauver ; jamais il n’expliquerait à ses concitoyens le fait d’une manière qui pût leur paraître