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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

cadavre ranimé, et plus encore d’avoir échangé avec lui la bague d’éternelle alliance ; d’autres fois, s’indignant de sa faiblesse, riant de ce qui frappait son imagination, il se figurait que quelque jolie et séduisante courtisane, postée par un fripon adroit, avait joué ce rôle difficile avec talent et rare bonheur.

Il revint, ai-je dit, chez lui, peu content de sa soirée ; car il eût souhaité davantage sans trop savoir cependant ce qu’il eût voulu.

Mais, se demandait-il, où la rencontrerai-je ? nous ne nous sommes pas donné de rendez-vous. Faudra-t-il revenir dans le cimetière que j’ai maintenant en détestation ? Sera-ce d’ailleurs en plein jour, le soir, à minuit, au lever de l’aurore, dans le village, sur la colline, au fond du bois prochain, chez moi, chez elle ? La sotte, la folle aventure ! … Certainement, jenejn’en occuperai plus, j’attendrai et nous verrons.