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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

et soupira ; je le pressai, il se refusa longtemps à me satisfaire ; mais enfin, vaincu par mes importunités et se trouvant seul avec moi, il cacha en gémissant sa tête sur mon sein, et m’avoua le désespoir des damnés, qu’il éprouvait à la pensée de l’exécrable et fantastique mariage auquel il avait consenti.

Je l’écoutai gravement, le fait en valait la peine ; je lui fis quelques questions, il y répondit avec franchise ; j’en augmentai le nombre, et il me satisfit sur tous les points.

Je lui dis alors : Votre cas est particulier, mais n’est point irrévocable ; c’était pendant la nuit et dans un cimetière que cette jeune fille vous a apparu, elle vous a trompé en vous déguisant sa situation véritable ; dès lors vous pouvez revenir sur votre parole engagée : cela sera difficile, mais j’espère que nous y parviendrons. Cette nuit, préparez-vous à la passer seul, non point dans