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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

— Oui je la suis.

— Où t’a-t-il donc épousé ?

— En présence de la nature et sur les pierres sépulcrales de ses aïeux ; si tu doutes de ce que j’avance, tous les morts du cimetière se lèveront pour l’attester.

— Cet hymen, » repartis-je, « déplaît à la Divinité, il est le fruit de la ruse ; lorsque Grimani demandait une épouse, était-ce charogne pourrie qu’il réclamait ? C’était une femme de la terre et qui pût encore vivre d’âge d’homme avec lui.

— Il est pourtant mon seigneur et mon mari ; son doigt porte ma bague nuptiale, et la sienne repose au mien.

— Eh Bien ! » dis-je froidement, « il te la rendra, et tout sera fini ; » je poursuivis : « De par ce nom terrible que le sage et l’adepte n’osent ni écrire, ni prononcer, je t’adjure, esprit malfaisant, esprit nocturne,