fession de foi adressée par Eugène évêque de Carthage à Hunéric roi des Vandales, en y interpolant le Filioque ? la preuve irrécusable de cette falsification se trouve-t-elle dans l’ouvrage d’un auteur postérieur qui cite ce passage sans l’interpolation ? Ce sont des copistes antérieurs qui ont éliminé ces mots qui devaient indubitablement s’y trouver ! Comment le savez-vous ? Comment, des copistes latins auraient-ils éliminé ces mots ? serait-ce pour complaire aux schismatiques ? Je m’étonne de la parcimonie avec laquelle M. Laemmer use de cet expédient si avantageux, qui pourrait être si facilement invoqué dans tous les cas qui ressemblent à celui-là. Des éditeurs postérieurs retranchent-ils, ajoutent-ils des mots et des phrases entières au texte d’un auteur ? comme, par exemple, dans la Disputation du cardinal-diacre Rusticus contre les Acéphales, dans la traduction latine de la liturgie éthiopienne ou dans l’histoire de Barlaam et Josaphat par saint Jean Damascène ; ces éditeurs ne falsifient pas les textes qu’ils reproduisent, des gens si honnêtes commettre de telles infamies ? Qui pourrait le croire ? Non, ils ne font qu’expliquer plus clairement le sens du passage en question, le rendre conforme aux autres conceptions
les plus belles nonnes du couvent et qu’il n’y eût rien pour les autres ! Croyez-vous que ce capucin fut déconcerté par cette objection inattendue ? Nullement. « L’esprit, répondit-il, en parodiant l’Évangile, souffle où il veut. » Mais il ne m’est pas permis de rapporter ici, en quelle occasion cela fut dit. (Lhorente, Histoire de l’Inquisition, tome III, chap. 18.)