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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/142

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Dans le symbole contenu dans la liturgie éthiopienne publiée en langue latine, à Rome, à Paris et en Éthiopie, on a commis la même falsification en y interpolant le Filioque ; cette falsification a été dénoncée et démontrée telle par Job Ludolf le Saxon. (Zernicavius pag. 269.) M. Laemmer ne le contredit pas, mais il y ajoute son refrain habituel, c’est-à-dire : que par d’autres passages de la même liturgie, il résulte que la seconde procession y est expressément professée[1]. À quoi on peut ainsi répondre : si ces passages se prêtent à une telle interprétation, qu’était-il besoin d’en falsifier le texte

    Credo frelaté des Latins ? J’emploie ce terme, car aucune autorité ecclésiastique compétente, c’est-à-dire ni le patriarcat d’Antioche dont relevaient les Syriens, ni aucun concile œcuménique ne l’avait décrété ou admis. Les Croisés ont pourtant réussi à introduire leur levain chez les Maronites ; les autres conversions d’Uniates d’Antioche et de Syriens sont d’une date très-récente.

  1. XVI. In Liturgia Aethiopica, Romae Aethiopice, Parisiis autem Latine edita, idem Symbolum Constantinopolitanum cum additamento exstat. Latinos ita corrupisse censet Sernikavius, testimonium iactans Iobi Ludolfi. Verum hic ipse testatur

    a) Aethiopes in Liturgia sua Spiritum Sanctum aeque Spiritum Filii ac Patris, necnon personam per se subsistentem esse haud aegre fateri.

    b) eosdem uti S. Scripturae verbis : „Qui egreditur a Patre et sumit de Filio“ (Ioann. XV, 26 ; XVI, 14), nec ultra rimari velle.

    c) Aethiopes pro voce : processit, communiter uti : progerminavit, ortus est.

    d) in confessione Tzagazaabi legi : Qui germinavit vel processit a Patre et Filio.

    Igitur verba, de quibus quaeritur : et Filio, constat omni iure esse proprio loco inserta.