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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/45

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verses fois la citation de ce symbole comme quelque chose d’authentique et de sérieux.

Fleury, dans le chap. 48 du liv. 45 de son histoire, parle de cette mission d’après la relation d’Éginard, chapelain et biographe de Charlemagne, et ne dit rien d’un tel symbole : « Au mois de novembre, dit-il, de l’année 809, Charlemagne tint un concile à Aix-la-Chapelle, où l’on traita la question à savoir si le St-Esprit procède du Fils comme du Père, question qui avait été premièrement agitée à Jérusalem, par un moine nommé Jean. Pour la décider l’Empereur envoya à Rome etc. » On présume que ce moine ne devait être autre que St-Jean Damascène, qui fit des remontrances à ces moines occidentaux, pour cette nouveauté de l’addition. Le plus probable est, que ces moines doivent avoir écrit aux théologiens des Gaules, et par leur intermédiaire à Charlemagne, sur cet accident ; ce qui avec d’autres motifs qu’il serait trop long de rapporter ici, motiva le concile d’Aquisgrane, dont nous avons déjà parlé.

Quant à ce pseudo-symbole de Léon, et à tout ce qui regarde la correspondance de ces moines avec Léon, cela ne peut être que comme à l’ordinaire une forgerie des temps postérieurs, pour étouffer dans la conscience des Occidentaux, ce qui regardait le résultat de cette mission. Elle aboutit à tout le contraire de ce que Charlemagne et ses acolytes pouvaient en espérer.