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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/59

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Ce ne fut que lorsque Nicolas étendit une main rapace sur ce dernier pays, ce n’est que lorsqu’il se mit à y lancer ses émissaires, pour y introduire des usages et des pratiques contraires à la tradition générale, et à la discipline particulière de l’Église d’Orient, afin de pouvoir par ces moyens détacher le peuple de l’obédience

    s’était encore introduit dans les rapports exposés ci-dessus, notamment en ce qui concernait l’autorité ecclésiastique en matière de foi. — Léon III assurait encore les évêques francs, envoyés vers lui, que loin de préférer son opinion à celle des Pères du synode de 381, auteurs des additions au Credo, il n’avait pas même la présomption de se comparer à eux. Il refusa en conséquence d’approuver, suivant le désir de ces évêques, l’intercalation du Filioque dans la confession de foi.

    Mais alors vint à surgir, vers le milieu de ce siècle (845), la monstrueuse fabrication des décrétales d’Isidore, dont l’effet atteignit bien au delà des intentions de l’auteur. Cette fourberie amena lentement, mais progressivement, la transformation complète de la constitution et du gouvernement de l’Église.

    Nous ne croyons pas qu’on puisse trouver dans l’histoire entière un second exemple d’une fiction qui ait aussi parfaitement réussi, et qui cependant ait été concertée d’une façon plus grossière. — Voilà trois cents ans qu’elle est dévoilée — mais les principes qu’elle devait vulgariser et réaliser en pratique, ont poussé de si profondes racines dans le sol de l’Église, se sont si bien identifiés avec le développement de la vie ecclésiastique, que la découverte de la fraude n’a point produit d’ébranlement durable dans le système en vigueur.

    Environ cent prétendues décrétales des plus anciens papes — conjointement avec les écrits d’autres chefs de l’Église, et les actes de quelques synodes — furent à cette époque fabriquées dans les pays francs de la rive gauche du Rhin. Le pape Nicolas Ier à Rome s’en empara aussitôt avec avidité, et les fit servir de base, comme documents authentiques, aux nouvelles prétentions élevées par lui et ses successeurs. — Le seul but des auteurs de ces pièces fausses, était d’assurer aux évêques l’indépendance vis-à-vis de leurs métro-