Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/61

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radicalement faux que Photius ait pris cette voie comme espèce de revanche contre Nicolas ; car trois années complètes s’étaient écoulées depuis l’agression de Nicolas ; les plaintes s’étaient accumulées contre sa conduite ; elles venaient de la Bulgarie, et de l’Italie et même des Gaules et des Pays-Bas. Je ne peux pas tout rapporter ici,[1] mais ce qui regarde particulièrement le sujet dont je m’occupe ici, c’est que dans ce concile Nicolas ne fut ni condamné ni même accusé d’avoir adopté l’addition, ou d’avoir professé la doctrine qui s’y rapporte.

    Baluze, Constant, Gibert, Berardi, Zallwein, etc., s’accordaient unanimement à considérer comme radicale la transformation introduite dans la constitution de l’Église par Pseudo-Isidore : le nouveau droit avait, grâce à lui, remplacé l’ancienne législation de l’Église. Depuis lors des modernes ont affirmé, au contraire, que l’auteur n’avait voulu, à l’aide de sa fabrication, que codifier l’état de la constitution déjà existante, et lui donner une base écrite : même sans sa fraude, ajoutent-ils, le développement des institutions ecclésiastiques eût suivi la même voie.

  1. Voir en attendant Valetas, pag. 44 — Ffoulkes, Christ. Divis., pag. 15 — Hypomnema Chardii ex Aventino, pag. 180. — Il faut encore chercher un ouvrage intitulé « Capitula diabolica, » dont j’ai rencontré des citations dans mes lectures, mais que je n’ai pu avoir à ma disposition. — À d’autres époques mêmes recours à Constantinople adressés de l’extrême Occident : de l’Irlande. « Les Irlandais, dit Aug. Thierry, dans leurs cruels embarras, s’adressèrent à Constantinople, qui n’a pu rien faire évidemment à cause des distances, et des difficultés sans nombre, que les envoyés devaient rencontrer dans les pays intermédiaires. Ainsi un de leurs prêtres, qui s’occupait de poésie, lance dans un poëme des imprécations contre les pasteurs de Constantinople, qui négligent le troupeau de Dieu à la merci du Loup de Rome. » Histoire de la Conquête d’Angleterre, tom. Ier, pag. 122—3.