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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/95

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Au reste ces réflexions, loin de m’être particulières, se trouvent sur les lèvres de tous les grands hommes

    furent distribués aux vainqueurs (quae fuerunt ibidem in aula publice carnaliter tractatae, arbitrio praesentium, et dona distributa victoribus). »

    « Immédiatement après ce trait, en suit un autre. « Le vendredi (feria quinta), 11 novembre, il entra dans la ville, par la porte du jardin, un paysan qui conduisait deux jumens chargées de bois : dès qu’elles furent arrivées sur la place de Saint-Pierre, les domestiques du pape accoururent, et après avoir coupé les courroies du poitrail, et avoir jeté le bois par terre avec les bâts, ils menèrent les jumens vers la petite cour qui se trouve dans le palais, près de la porte. Ils lâchèrent alors des écuries quatre chevaux entiers de course, sans mords et sans licols ; ceux-ci se ruèrent sur les jumens, et après qu’ils se furent battus entre eux, à coups de dents et de pieds, en hennissant d’une manière épouvantable, ils saillirent les jumens (ascenderunt equas et coierunt cum eis), les foulèrent et les blessèrent gravement, tandis que le pape se trouvait à la fenêtre de la chambre au dessus de la porte du palais, avec dame Lucrèce (et domina Lucretia cum eo), et qu’ils regardaient, avec beaucoup de plaisir et en riant aux éclats, ce que nous venons de raconter. » — Burchard. in diar. roman. apud Eccard. t. 2, p. 2134.

    « Il n’y a pas de moyen dont Alexandre ne se soit avidement servi pour extorquer ce qu’il restait d’or chez les peuples chrétiens, afin de fournir au luxe effréné de ses enfans. On a proposé de publier une guerre contre les Turcs ; sur ce prétexte, des prières ont été ordonnées dans toutes les basiliques de Rome, et les indulgences plénières des péchés se sont vendues aux villes étrangères. Le produit immense de cette quête a servi à faire livrer pompeusement à son mari la fille du pape, chargée d’or et de pierreries, et traînant après elle avec un faste déhonté les tributs de l’église romaine…

    « Pendant ce temps-là, le bon pontife tout entier à ses débauches, est-il dit un peu plus bas dans la même lettre, cherchait de toutes parts des bijoux et des colliers pour marier le plus magnifiquement possible sa fille, dont il avait déjà joui lui-même par le crime le plus