Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/48

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liers sont disséminés dans beaucoup de villes du versant occidental de l’Asie mineure et dans la Turquie d’Europe comme industriels et commerçants ; mais le pays où ils existent comme nation, où ils cultivent le sol, est situé dans l’Asie intérieure et au dedans de la frontière de ce que nous avons nommé empire musulman. Ce sont eux, avec les chrétiens de la Syrie, que nous avions en vue lorsque nous avons parlé des chrétiens dont le sort politique serait lié à celui de cet empire et pouvant servir d’agent intermédiaire pour faire pénétrer par degrés les idées européennes parmi les populations musulmanes.

S’il y a une meilleure solution à concevoir dans l’intérêt de leur pays, qu’on la propose et que tous le intérêts soient entendus. Je ne pourrais pas en parler ici sans attenter au principe fondamental de la solution que je propose : l’établissement d’un grand État musulman là où prédomine l’élément musulman, et l’établissement d’un État chrétien là où prédomine l’élément chrétien. C’est par ce motif supérieur que je n’ai fait aucune mention des Grecs qui habitent et cultivent les provinces de Trébizonde ou autres districts de l’Asie mineure, parce que ces territoires se trouvent situés au delà de la ligne qu’on devrait marquer comme frontière entre l’État musulman et l’État chrétien.

Quant aux Albanais, si, d’un côté, ils parlent un langage à eux, chose qui pourrait donner naissance au sentiment d’avoir une existence politique à part, il est vrai de dire que ce langage est resté inculte, informe, et n’a reçu aucun développement. Aussi un tel sentiment n’a pris aucune consistance parmi eux, jus-