Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/50

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rable à la guerre de l’indépendance, pour laquelle ils ont fait de grands efforts, se sont imposé de nobles sacrifices. Ils se sont illustrés avec les Hellènes dans cent combats tant sur terre que sur mer ; leur sang a été mêlé à celui de ces derniers sur tous les champs de bataille où se jouait le sort de l’Hellénie. Ainsi mêlés et confondus avec les Grecs, ils ont vu leurs noms, gravés dans le plus immortel des monuments, — le sol même de l’Hellénie, — prendre place à côté de ceux des grands hommes de l’antiquité.

En définitive, l’homme albanais n’est qu’une variété du Grec, dont il ne diffère que par une complexion plus rude[1].

Cependant certains brouillons politiques et autres intrigants religieux ont fait et font encore tout ce qui dépend d’eux pour y semer la division. Ils en seront pour les frais de leurs malfaisantes intentions. Comme les Grecs se trouveraient grandement affaiblis sans les Albanais, de même ces derniers ne peuvent aspirer à aucune grandeur séparés des Grecs ; ils le sentent parfaitement eux-mêmes. Le système de décentralisation qui tend à prévaloir presque partout en Europe leur permettra d’avoir une existence cantonale dans les provinces où leur élément est compacte et où ils sentiront le plus ce besoin. Il pourra en être de même pour tout autre district hétéroglotte.

Reste à parler du petit nombre d’Ottomans pur sang et de ceux qui, Slaves ou Hellènes de race, sont

  1. Voyez une étude bien remarquable sur les Albanais dans le Spectateur de l’Orient, vol. II, III, IV, et surtout la conclusion, page 12 du volume IV.