Page:Lampryllos - La Séparation des deux éléments chrétien et musulman comme la solution la plus honnête et la plus praticable de la question d'Orient, 1868.djvu/77

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en est ainsi, utopie pour utopie, dirai-je, la plus utopique est la meilleure.

Revenons aux tristes réalités. Nous n’avons pour cela qu’à nous en tenir à ce que nous disions au commencement de ce travail. Si l’on ne prend les mesures nécessaires pour une entente européenne, nous devons nous attendre à toutes les horreurs que nous avons déjà signalées. Qu’on se rappelle les massacres et les dévastations de 1849 en Hongrie et ceux de 1860 dans le Liban et la Syrie. Ajoutons ici, si l’on veut, ceux de 1815, dans le midi de la France et ceux de 1847 en Gallicie. La main des gouvernements n’était pas étrangère à toutes ces calamités. S’ils n’y ont pas participé d’une manière patente et avouée, il n’en reste pas moins avéré qu’ils ont contribué autant que possible à la surexcitation des passions politiques ou religieuses qui ont amené ces catastrophes auxquelles ils s’attendaient[1].

Que ceux qui tiennent en main les destinées des peuples prennent les mesures nécessaires afin de prévenir, par une entente loyale, tous ces maux dont on est menacé. Si, persistant dans la routine de la politique ordinaire, ils ne se décident pas à entrer dans la nouvelle voie qui nous est indiquée par les

  1. Dans une brochure dernièrement parue sous le titre de Le Prince Napoléon en Allemagne et en Turquie, et attribuée aux inspirations du Palais-Royal, on lit, page 14, en parlant de l’empereur d’Autriche : « … Sa menace à Clam-Martiniz rappelle les massacres des nobles de la Gallicie par leurs paysans en 1847. »