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Page:Lampryllos - Quelques remarques sur les fonctions de Grèce et de Rome dans la propagation et la préparation du Christianisme, 1869.djvu/52

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à une époque l’attention des Grecs, attirés en Asie par les conquêtes d’Alexandre, fut détournée des rivages d’Afrique. Lorsque la ville de Carthage fut rebâtie sous Auguste, elle fut aussi remplie de colons tirant leur origine des populations latines. L’élément grec n’ayant pas eu le temps nécessaire de s’y infiltrer, comme il advint partout ailleurs, il s’ensuivit que lors de la prédication de l’Évangile on a dû se servir du latin, d’où peu à peu se façonna une littérature ecclésiastique en langue latine.[1] Dans la suite on a transplanté à Rome et en Italie ce qui n’avait d’abord poussé qu’en terre d’Afrique. Le manque d’une quantité suffisante de levain hellénique fut cause que le christianisme ne prospéra pas en Afrique. Il n’a pas pu pénétrer au-delà de la bande occupée par les colonies latines. Du temps de l’invasion des Mahométans les habitants de l’intérieur, Maures et Berbères, étaient encore

  1. Valérius le prédécesseur immédiat de Saint Augustin, au siége d’Hiponne, était d’origine grecque ; c’est pourquoi, ne pouvant pas s’expliquer librement en latin, il concéda ce ministère a Saint Augustin lorsqu’il était encore simple presbytre. C’est ce que nous apprend, dans sa biographie, (c. V.) son disciple Possidius.