Page:Lamy, Féron - Dans la terre promise, paru dans Le Soleil, Québec, du 21 nov au 17 déc 1929.pdf/140

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

te encore plus de mille dollars à la banque.

— Je sais bien, mais sommes-nous sûrs d’avoir une grosse récolte ? Et toutes les dépenses que nous aurons à encourir pour les moissons, le battage et le charriage du grain aux élévateurs ! Tout de même si tu penses qu’il faut garder notre homme, gardons-le.

— C’est bien, je vais lui faire la proposition de rester avec nous jusqu’à l’automne. Ce matin, voyant que nos travaux du printemps sont terminés, il m’a fait entendre qu’il désirait aller chercher de l’ouvrage ailleurs. Je ne serais pas étonné qu’il soit allé ce soir chez un voisin pour demander un emploi.

— Gardons-le, Placide, on ne pourrait pas trouver mieux.

L’homme resta et non sans plaisir. Il était si bien traité dans cette maison où on le regardait comme un membre de la famille… et une petite famille aimable, gaie, et qui ne le commandait qu’avec courtoisie. Des deux chambres de la maison on lui avait donné la meilleure, Flore avait un soin particulier de son linge. Il faut dire aussi qu’elle était bonne cuisinière. L’employé eût été bien sot de s’en aller travailler ail-