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la fin de 1578. Baptiste Androuet remplaça Pierre Lescot comme architecte du Louvre et des Tuileries. Callet prétend qu’on lui doit une portion de la galerie du Louvre aujourd’hui reconstruite à la suite du pavillon de Flore. Il avait alors le

    drouet dict Cerceau, architecte à Charleual, la mesme pension qu’il y soulloit avoir : 400 livres. » M. Jal, qui a confondu les deux Jacques Androuet (Dict. critique), commet une nouvelle erreur à propos de Baptiste : « Je suis fort disposé à penser, dit-il, que ce Baptiste Androuet, qui avait coutume en 1577, de recevoir à Charleval une pension de 400 livres, double de celle que recevait Jacques, l’illustre architecte, était lui-même un architecte habile, employé par les prédécesseurs de Henri III ; qu’il était père et maître de Jacques, et que le village normand de Charleval, où il s’était retiré pensionnaire de la Couronne, était, sinon le berceau, du moins le lieu où s’était établie la branche des Androuet, d’où sortit Jacques Du Cerceau… » M. Jal ajoute, il est vrai, ceci : « Je ne donne ici qu’une supposition. » Voici ce qu’on peut répondre à M. Jal : 1o Rien ne prouve que le Jacques Androuet dont il est ici question soit l’illustre grateur : il ne doit s’agir que de Jacques II, son second fils, dont vraisemblablement la position n’égalait pas celle de son frère aîné Baptiste, lequel était en assez grande faveur auprès du souverain pour avoir été admis à faire partie de la garde des « quarante-cinq gentilshommes ». Rien d’étonnant donc à ce que ce dernier fût mieux payé que son frère. — Quant au degré de parenté qui existait entre le graveur Jacques et l’architecte Baptiste, je ne comprends pas que M. Jal ait pu s’y méprendre au point de faire du fils le père et du père le fils. — Baptiste, qui était encore « un jeune garçon » en 1575, au dire de Nevers, ne fut assurément ni le père ni le maître de Jacques. M. Jal se trompe encore en supposant que « Charleval était, sinon le berceau, du moins le lieu où s’était établie la branche des Androuet ». Charleval n’était autre chose qu’un village appelé Noyon-sur-Andelle (arrond. des Andelys), ou Charles IX allait fréquemment chasser dans la forêt de Lions, et où il fit commencer, en 1573, la construction d’une maison de plaisance. Noyon devint ainsi Charleval : le val de Charles V. Sauval, t. II, p. 309). Évidemment Henri III fit continuer cette maison jusqu’en 1577, puisque cette année-là Baptiste recevait un traitement