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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.

dans les dernières années du XIIIe siècle et les premières du XIVe. Ils furent plusieurs fois consuls : le premier l’était encore en 1323, et Guillaume en 1325. On conserve dans les archives de Montpellier un marché fait par eux pour la construction de deux salles voûtées en croisée d’ogive (volta crosheria) avec des fenêtres à meneaux « chanfreinés », qu’ils firent en 1293 au rez-de-chaussée d’une maison, rue du Four-de-l’Espinas. (Renouvier et Ricard)


ARNAUT, (Guillaume). V. le précédent.


ARRAS (Martin d’). V. LE VINCHON.


ARRAULT (Martin), un des architectes du château de Gaillon[1]. À la date du 20 avril 1509, Arrault et Neauldet

  1. On sait qui une époque encore récente, il était de règle d’attribuer à des architectes italiens tout monument français de la Renaissance dont le nom du constructeur avait échappé aux recherches, très-superficielles il est vrai, faites pour le découvrir. Le château de Gaillon offre un exemple, entre beaucoup d’autres, de ce peu de confiance des historiens de l’art français dans le génie des architectes leurs compatriotes. Tous ceux qui, dans la première moitié de notre siècle, eurent à parler de la belle résidence du cardinal d’Amboise, répétèrent à l’envi que Gaillon était, comme Chambord, l’œuvre d’un architecte étranger, et que cet architecte n’était autre que le Véronais Jean Joconde. Or, bien qu’aucun de ces écrivains si peu français ne pût appuyer cette opinion d’une preuve quelconque, le public partagea si bien cette erreur que c’est à peine s’il consentit à être détrompé lorsque la vérité parvint enfin à se faire jour. Emeric David, le premier (art. Giocondo de la Biog. universelle), exprima un doute à ce sujet ; mais c’est à un autre archéologue, c’est au savant M. Deville, que les véritables architectes de Georges d’Amboise doivent la postérité dont ils jouissent à bon droit aujourd’hui, et qui leur est désormais assurée. Les Comptes des dépenses du château de Gaillon