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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.


DE BROSSE (Salomon), né à Verneuil-sur-Oise[1], était neveu de Jacques Androuet Du Cerceau le fils, auquel il suc-


    « visiter les vieilles arches et sonder profondément la rivierre de tous côtez ». Évidemment ce La Brosse n’est autre qu’un De Brosse, et probablement Paul. Quant au compagnon de voyage, on reconnaît facilement Gilles Le Redde, alors maître des œuvres de charpenterie du roi.

  1. L’origine de De Brosse est peu connue. En 1618, Marin de la Vallée, entrepreneur des travaux de l’Hôtel de ville de Paris, n’ayant pas rempli fidèlement les obligations de son marché, fut dénoncé au procureur du roi par l’architecte de l’édifice, Pierre Guillain. Des experts ayant été nommés pour examiner les faits, de la Vallée demanda qu’un sieur « Brosse » leur fût adjoint pour présenter sa défense. (Leroux de L., Hôt. de ville.) Ce Brosse m’était connu de longue date, mais, ignorant sa véritable qualité, je l’avais dédaigné. Un document important que le hasard vient de me faire découvrir a rendu pour moi ce personnage très-intéressant. En effet, ce Brosse n’est autre que De Brosse, moins la particule. Brosse était le vrai nom du célèbre architecte, et c’est ainsi d’ailleurs qu’il est nommé dans un compte des bâtiments de Marie de Médicis pour l’année 1613. On peut voir par l’acte d’inhumation de De Brosse qu’il était né à Verneuil, et l’on sait que ce Verneuil, situé près de Senlis, est Verneuil-sur-Oise. Or le document dont il s’agit est un acte de vente faite par Jean Noël à Jean Brosse, « maistre architecteur ». Ce dernier Brosse doit être le père de Salomon ; la similitude de nom, de profession et d’origine, ne peut laisser aucun doute à cet égard. Il est probablement aussi le père du Jean De Brosse qui fut architecte de la reine Marguerite, première femme de Henri IV. Voici une copie de la pièce manuscrite dont il s’agit : « Par devant nous Sébastien de Fromont et Jehan Delahaie, notaires du Roy nostre sire en la ville et chastellenie de Creeil, furent présens en leurs personnes Jehan Noël, laboureur, et Anthoinette Poncelet, sa femme, de lui licencée et auctorisée quant à ce, demourans a Fleurynes, lesquels de leurs bonnes volontez, sans aucune contraincte, recognurent et confessèrent avoir vendu, ceddé, quieté, transporté et délaissé du tout à toujours, et promis garantir de tous troubles et empeschemens quelconques, l’un