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DES ARCHITECTES FRANÇAIS.


aujourd’hui de Bellecour (1728), le Grenier d’abondance ; la façade d’une salle de concerts. Il avait donné de 1701 à 1702 les plans du beffroi de l’Hôtel de ville, dont les travaux furent conduits par Claude Simon. À Versailles, il acheva la chapelle du château, commencée sur les dessins de J.-H. Mansart. À Verdun et à Strasbourg, il éleva les palais épiscopaux de ces deux villes, et aux environs de Metz le château de Frascati, maison de plaisance de l’évêque. En 1728 il fut chargé par le duc d’Antin, surintendant des bâtiments du roi, de faire un projet de décoration de la Place-Royale de Bordeaux, projet qui fut exécuté par Gabriel. De Cotte travailla aussi beaucoup pour l’étranger. Parmi les travaux projetés ou exécutés par lui en Allemagne on cite les plans d’un château pour le comte Zinzendorf et d’un autre pour l’Électeur de Bavière ; pour l’Électeur de Cologne, les plans des palais de Bonn, de Brühl, de Popelsdorf, de Gadesberg ; la chapelle du séminaire archiépiscopal de Cologne, à Bonn ; un château pour le comte de Hanau. On lui doit les plans du palais royal de Madrid et ceux du Buen-Retiro. Il donna également ceux de plusieurs châteaux pour le duc de Savoie et notamment de celui de Rivoli. De Cotte mourut à Passy, près Paris, le 14 juillet 1735[1]. (Piganiol. — Dargenville. — Arch. de l’art français. — Dussieux,

  1. En 1811, la Bibliothèque impériale acheta tous les papiers provenant de la succession De Cotte. Les dessins de cet artiste, conservés au cabinet des estampes, forment 8 vol. in-folio ; les papiers remplissent huit portefeuilles. M. Destailleurs a donné, dans ses Notices sur quelques artistes français, une bibliographie détaillée et annotée de ces papiers qui peut être fort intéressante à consulter. De Cotte avait légué ses cartons à son fils Jules-Robert, lequel mourut en 1767, et non en 1811, comme l’a écrit par erreur M. Georges Duplessis (Gaz. des B.-Arts, t. VII, p. 140). Le De Cotte qui mourut en 1811 n’était pas le fils de Robert, mais bien celui de Jules-Robert, c’est-à-dire qu’il était petit-fils de l’architecte de Louis XIV.