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en 1606. À l’âge de dix-huit ans il fit son premier voyage en Italie. De retour en France, le surintendant des bâtiments du roi, Sublet Desnoyers, le chargea de la décoration d’une galerie à son château de Dangu, près de Gisors, où il connut Chambray. Il entreprit alors, avec ce dernier, la traduction de Palladio. C’est à cette collaboration qu’on doit le « Parallèle de l’architecture ancienne et de la moderne », dont les planches furent gravées d’après les dessins d’Errard. En 1648, lors de la création de l’Académie de peinture, il fut un des douze peintres choisis pour la composer. Vers 1655 il faisait exécuter, sous sa direction, au Louvre, dans l’appartement de la reine-mère, plusieurs ouvrages de sculpture, de menuiserie, de serrurerie, etc. En 1656 il était architecte du Parlement de Rennes ; il fit, en cette qualité, la décoration du plafond de la grande salle d’audience de ce palais[1]. En 1657 il travailla, aux Tuileries, à la décoration de la salle de spectacle. En 1661 et 1662 il était employé par le roi au château de Versailles[2], mais plutôt comme peintre que comme architecte. En 1666 il fut envoyé à Rouen en qualité de directeur de l’Académie de France. C’est de cette ville qu’il envoya à Paris les plans de l’église de l’Assomption, dont la première pierre fut posée en

  1. Ce fait est attesté par une pièce manuscrite qui faisait partie de la collection de M. de La Jarriette, ancien receveur des finances à Nantes, collection qui fut vendue à Paris, par le libraire Charavey, en 1860. Cette pièce, portant la date du 26 septembre 1656, est un « Devis de la menuiserie et sculpture qu’il convient faire dans le plafond de la grand chambre d’audience du palais de Rennes, pour nosseigneurs du Parlement », sept pages trois-quarts in-folio.
  2. Il y travaillait encore en 1663, ainsi que le prouve une quittance signée « de la somme de mille livres, à lui ordonnée par le roi, sur et au moins des ouvrages de peintures faites et à faire au château de Versailles ». Cette pièce, datée de 1663, faisait partie de la collection de M. Lucas de Montigny, vendue à Paris il y a quelques années.